Exposition <em>Tout prendre. S’éclipser</em>

Du 13 janvier 2022 au 12 février 2022, on était à la Fondation Pernot-Ricard (Paris) pour l’exposition Tout prendre. S’éclipser avec John D. Alamer, Eugénie Zély et Ayumi Roux.

« Dis-moi comment tu racontes, je te dirai à la construction de quoi tu participes. » Isabelle Stengers, Fabriquer de l’espoir au bord du gouffre : à propos de l’œuvre de Donna Haraway, La Revue internationale des livres & des idées, n° 10, mars 2009. Le matin du 21 août 1911, un homme frêle, vêtu d’une blouse de travail blanche, se glissa hors du Louvre par une des entrées latérales et disparut rapidement dans la foule de la rue de Rivoli. Sa marche n’était pas aisée, car il tenait sous sa blouse un panneau de bois qu’il devait à la fois dissimuler et protéger. Lorsqu’il fut de retour dans son modeste logement de la rue de l’Hôpital-Saint-Louis, il glissa soigneusement le panneau dans un renfoncement caché à la vue par une pile de bûches. (Darian Leader, Ce que l’art nous empêche de voir, Payot, 2011) Cet homme c’est Vincenzo Perrugia. Migrant Italien, travailleur chez Gobbier qui s’occupe de mettre à l’abri les chefs d’œuvres du Louvre. En 1911, il décide de voler La Joconde pour la revendre en Italie. Là-bas rattrapé par la police il défend son acte en rétorquant à la juge qu’il s’agissait seulement de la restituer à son pays natal en dénonçant les expropriations commises sous le régime de Bonaparte. À l’origine, il y a des rencontres. Des rencontres avec des textes, des archives, des images, des fictions qui modifient profondément le rapport au réel ; comment le réel est modifié par la pensée ? Comment le réel pousse la pensée dans ses retranchements et oblige. Un texte, réaction physique, mon poing se serre. Rentre en moi-même, au bord de l’explosion — je fantasme et en pensée, pour le moment, vole La Joconde. Vos yeux s’étendent sur le corps par lequel, à partir duquel on raconte des histoires. Vos oreilles se les accaparent Votre bouche les raconte Contre Un programme Tout prendre. S’éclipser. À l’occasion du vernissage de Tout prendre. S'éclipser à la Fondation Pernot Ricard, John D. Alamer a demandé à Ayumi Roux d'interpréter et lire son texte « Intervention n° 3 », écrit spécialement pour l'exposition. Suite à cela, Eugenie Zely a été invitée par l'auteur à faire une lecture des parties quatre et neuf de Thune amertume fortune.

« Dis-moi comment tu racontes, je te dirai à la construction de quoi tu participes. » Isabelle Stengers, Fabriquer de l’espoir au bord du gouffre : à propos de l’œuvre de Donna Haraway, La Revue internationale des livres & des idées, n^o10, mars 2009.

// Vos yeux
// s'étendent sur le corps
// par lequel, à partir duquel
// on raconte des histoires.
// Vos oreilles se les accaparent
// Votre bouche les raconte


// Contre
// Un programme
// Tout prendre. S'éclipser.

Exposition Tout prendre. S’éclipser

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